Le partenariat constitue un des principes opératoires de la prévention spécialisée. On peut distinguer deux niveaux de partenariat qui sont à la fois complémentaires dans leurs objectifs généraux et distincts dans leur opérationnalité :

Un partenariat stratégique, ayant pour objet de travailler au positionnement de la mission et du champ de compétence de l'association, notamment au regard des dispositifs tels que les CLSPD. C'est le partenariat interinstitutionnel ;

Un partenariat à vocation opérationnelle, initié sur la base d'une caractérisation du besoin et d'une coopération-mutualisation des ressources.

 

Entre ces deux niveaux de partenariat, c'est la logique de coopération qui prime sur celle du positionnement, même la première doit se dérouler dans le respect réciproque des champs de compétences.

 
La participation du personnel à différentes instances partenariales est fixée par référence, en fonction du niveau d'enjeux de celles-ci.

Le système partenarial est à resituer dans un contexte d'évolution permanente des dispositifs et missions, rôles et objectifs spécifiques à chacun sur différents champs :
• Politique de la Ville et dispositifs conjoncturels sur le territoire habilité, en termes d'aménagement et d'animation des territoires, d'animation et de développement du lien social, de création de lien social et de promotion du « vivre ensemble » ;
• Éducatifs, scolaires et de prévention des décrochages, dispositifs dits de « 2ème chance » ;
• D'accès aux droits (social, logement, santé, ....), de lutte contre les exclusions ; • De protection de l'enfance en danger ; • De prévention de la délinquance, de soutien juridique ;
• D'insertion sociale et professionnelle notamment des jeunes ; • Etc.
Avec la multiplication et l'empilement de dispositifs à différents niveaux décisionnels (du national au communal), les effets réorganisateurs des politiques d'aménagement urbain sur les dynamiques socio-démographiques des quartiers, de nouvelles missions et priorités des opérateurs, la lisibilité du système d'acteurs coopérant autour d'objectifs censément partagés ne va pas de soi. Notre capacité d'adaptation implique une mise à jour permanente de notre connaissance de l'environnement partenarial, avec un inventaire régulier des dispositifs, des partenaires et partenariats impactant différentes dimensions de la vie quotidienne des jeunes et des familles.

Un partenariat opérationnel diversifié : Les champs d'interventions principaux de nos partenaires opérationnels potentiels et avérés sont aussi divers que peuvent l'être les différentes dimensions de la vie quotidienne et des problématiques des jeunes rencontrés et suivis :

• protection/sécurité (MDSI/BED/Procureur/...), • juridique (PJJ, Maison de la justice et du droit, ...), • familiales, scolaires (Établissements, PRE, ...), • santé (médecine libérale, CMPEA, CPCT, CEID, ...), • social (MDSI, CCAS, ...), • insertion (PRI, Mission locale, Pôle emploi, GEIQ, ...), • logement (OPHLM, FJT, ...), • transports, loisirs, (...).

Quel que soit leur champ d'intervention, ils peuvent constituer :
- des ressources dans l'accompagnement individuel des jeunes ; L'enjeu d'une mise en relation pour, à terme, un accès autonome de notre public aux services de droit commun ;
- des ressources dans la mise en place et en œuvre de supports éducatifs ; Une opportunité de coopération pour une complémentarité des interventions partant d'un diagnostic et d'objectifs avec des acteurs dont certains sont déjà en accompagnement du jeune: PJJ, AEMO, Établissements scolaires. Une vigilance sur le champ de compétences et les finalités d'accompagnement et rôles de chacun vis-à-vis du jeune et de sa famille est de mise dans ces cas.


Un partenariat de proximité. Des partenaires de proximité peuvent aussi être, au delà de leur mission, partie prenante des dynamiques sociales et relationnelles des quartiers, au même titre que des adultes relais : commerçants, entrepreneurs, habitants et jeunes adultes référents, enseignants du primaire ou des collèges, gardiens d'immeubles, animateurs jeunesse, membres d'associations de proximité, de services et équipements socioculturels et sportifs, de radios locales, (...).

 

Le public, partenaire du milieu de vie
Les jeunes sont aussi des acteurs de terrain, considérés comme « usagers » individuels mais aussi comme « acteurs » participant des dynamiques relationnelles et sociales des quartiers. L'usager « acteur » est l'individu participant activement à sa propre prise en charge mais en ayant un impact positif sur son milieu de vie, sur les autres jeunes du groupe dans lequel il évolue. Il est à la fois objet de prise en charge et ressource dans la prise en compte ou en charge de lui-même et d'autres jeunes. Il en va de même des membres de leurs familles. Les jeunes, leurs amis et voisins, les familles, les habitants, commerçants de leurs quartiers peuvent être à la fois objet d'une intervention et personnes-ressources. Leurs initiatives dans ce sens peuvent être soutenues par les équipes éducatives