Un projet politique

Comme de nombreuses associations en général, de prévention spécialisée en particulier, les actions de l'AJHaG sont menées en référence à un projet politique. Elles sont cadrées par un certain nombre de valeurs qui participent autant à la cohérence de son offre de service qu'à sa cohésion institutionnelle. Ces valeurs sont omniprésentes dans le quotidien des interventions.

L’éducation populaire

a pour ambition de promouvoir le développement individuel et social des personnes, quelles que soient leur origine sociale et culturelle et leur appartenance religieuse et politique. Chacun a le droit de s'épanouir et de trouver une place dans la société. L’éducation populaire, c’est également reconnaître à chacun la volonté et la capacité de progresser et de se développer tout au long de sa vie.

Cet objectif inscrit dans les statuts de l’association est structuré autour de valeurs majeures.

 

Elles sont au nombre de trois :

1 – L'humanisme et non le misérabilisme. Cela signifie que la technicité est mise au service de l'humanité, que le projet personnalisé est mis au service du projet de vie et que les approches professionnelles n'ont de sens que si elles sont habitées par une dimension humaine. En outre, cette vision humaniste ne doit pas être associée à une vision misérabiliste qui se caractérise en premier lieu par l'absence de reconnaissance et de légitimation de l'Autre, lui enlevant ainsi toute possibilité d'émancipation sociale et de dignité personnelle. Dans le misérabilisme, l'Autre est réduit à sa plus simple expression : un pauvre parmi d'autres.

2 – La responsabilisation et non l'assistanat. Cette approche pourrait également se décliner par : le soutien contre le maintien, la personne-sujet plutôt que la personne-objet, la personne-actrice plutôt que la personne victime, etc.
Ceci signifie que les approches professionnelles sont fondées sur l'idée de positionner les jeunes dans une fonction d'acteur (et non de spectateur). Sur le plan opérationnel, cela revient à dire qu'il faut mobiliser les ressources et les potentialités dont les jeunes sont porteurs plutôt que de se substituer à eux, valoriser les compétences plutôt qu’accentuer les défaillances.

3 – La laïcité et la déférence. Le respect de la différence face à l'indifférence.
De par son inscription sur un territoire donné, dans un environnement social donné, l'éducateur de rue se trouve de fait immergé dans un ensemble d'individus et de groupes sociaux dotés d'une pluralité de caractéristiques sociales, culturelles et identitaires. Plutôt que l'indifférence face à ces différences qui conduirait inéluctablement au déni de ce qui fonde l'identité de chacun, l'éducateur se doit de reconnaître et de tenir compte des singularités identitaires des membres constitutifs de son environnement d'intervention : singularités générationnelles, culturelles, sociales, etc.