Ce site utilise des cookies pour mesurer la fréquentation du site

Imprimer

Te souviens-tu de ta première rencontre avec un éducateur de l’AJHaG ?


Depuis tout à l’heure j’essaye de me rappeler, je me rappelle pas, y’avait le local où déjà ? Rue Colette à Palmer

Oui, dans l’ancienne école maternelle, c’est là que vous étiez. Moi le grand souvenir que j’ai, moi au début de l’AJHaG, c’est le ski avec Carole, quand on est parti à plusieurs du Grand Pavois, pendant quelques jours à la montagne. Ça c’est un grand moment pour moi. C’est la première fois qu’on partait entre potes, 1ère fois la neige, 1ère fois que l’on dormait hors du quartier, 1ère fois ensemble dans un chalet.

 

Sinon, moi, dès que j’avais besoin d’un renseignement, de n’importe quel conseil, dès que j’avais un souci, un problème quelconque, je sais que j’allais voir ou « M » ou quelqu’un de l’AJHaG. En général, il y avait toujours quelqu’un pour me répondre, pour me donner la réponse que j’attendais ou qu’il fallait que j’entende.


Et je sais que j’ai toujours été bien encadré par ceux de l’AJHaG. A chaque fois que je posais une question, j’ai eu les réponses.

Et par la suite aussi, (ici y a quand même un certain âge limite), alors que moi, j’avais quand même dépassé les 25 ans, y’a 20 ans et je suis encore derrière « M ». Et je sais que ça m’a grave aidé. Gavés de démarches, si il y avait pas eu l’AJHaG, je crois que je les aurais pas fait. Parce qu’il aurait fallu que j’aille jusque-là, jusque-là, à chaque fois, et je crois que j’y serai encore. Comme avec les dossiers de logements que j’avais fait et grâce à l’AJHaG, j’ai eu l’appart.

 

L’AJHaG elle m’a aidé, aussi quand j’étais au ballon, « M » est venue me voir une fois ou deux. La première fois, c’est moi, j’ai pas calculé; je croyais que c’était quelqu’un d’autre ; j’ai pas voulu aller au parloir. Une autre fois on s’est vu.
A chaque fois que j’ai quelque chose, un problème et que je sais que personne va pouvoir me répondre à ce problème, l’AJHaG y’a une réponse. Je sais que si c’est pas l’un, c’est l’autre, y’en a toujours un pour me répondre et me donner satisfaction, et ça c’est bon, ça c’est bien.
A part l’AJHaG, y a jamais eu de truc comme ça, qui puisse dès que tu as besoin où même si tu as dépassé l’âge, tu restes toujours en contact, tu restes toujours avec eux, tu fais tout.

Dès que tu as une question, ils sont là pour t’aider.

Pour te répondre, montrer la voie, ou te dire non.

Ça : c’est plutôt pas ça, vois comme ça ou comme ça…

 

Autour de tes 20 ans : tu te souviens de ce que tu vivais à cette période, dans quelle situation tu étais ?


J’étais dans un monde irréel, j’étais dans un autre espace-temps, c’est pour ça que j’ai beaucoup de trous. Je me souviens de quelques trucs, mais en général, c’est les gens qui me disent :

« tu te rappelles ? »

« quoi ? »

« non ! » et c’est eux qui me racontent.


Parce qu’à cette époque, j’étais un peu trop dans la défonce, dans la merde, drogue, l’alcool, mais c’est pas la bonne solution.


Avec l’âge, avec la maturité tu te donnes une explication de ce parcours ?


Jusqu’à maintenant, la seule explication que je me dis : le manque de parents. Pour moi, c’est ça, le manque de parents.

Les grands parents, ils sont illettrés, c’est pas la même chose, ils comprennent pas grand-chose, ils n’ont pas de pouvoir, ne savent pas lire, pas écrire, tu peux leur raconter sur le bulletin, ce que t’as envie, les D, je m’étais A. Surtout que moi mes parents, ils lisent le français, ils parlent le français s’il y aurait eu les parents, je suis sûr qu’on serait sortis mieux que ça.
Mais comme il y a pas eu les parents, c’était les grands parents, on a pris le dessus sur eux un peu quand même.

Moi, je crois que tous ces trucs là, c’est le manque de parents.

Manque de parents, qui fait qu’il y a beaucoup de choses que l’on a pas fait et qu’on aurait dû faire avec des parents.
Rien que le foot, la musique, le sport, ou n’importe. Et ça c’était parti d’une bonne pensée de mes parents et en fin de compte, c’est parti en vrille, par la vie, voilà.

 

Pour nous en vérité on était là (en France), c’était nous-mêmes, livrés à nous-même. Tu peux pas aller chercher ton père, il est au Maroc, tu peux pas aller chercher ta mère, elle est au Maroc.

Tu vas pas appeler tes grands parents, ils savent pas lire, pas écrire, tu les laisses comme ça. Tu leur dit pas « venez m’aider pour ci, pour ça », ils sauront pas.

Voilà, c’est toi et tes problèmes, toi et tes problèmes. Face à face, tu te demerdes.

 

Avec mon frère ainé, on était retourné au Maroc pendant 3 ans. Nous, on s’adaptait pas au Maroc, alors mon père, il nous a renvoyé en pensant bien faire, mais au bout du compte, ça l’a pas fait, mais bon,

c’est mon expérience, c’est ma life. Je suis content d’avoir véçu tout ça